MON HISTOIRE

C'est en janvier 2019, quelques semaines avant mes 28 ans, que j'ai eu, pour la première fois, mes règles de façon naturelle ✯


Ma puberté est arrivée en même temps que celle de mes amies. Mais, au fur et à mesure qu'elles connaissaient leurs premières règles, les miennes n'arrivaient pas. Ma mère m'avait dit que ses règles étaient arrivées à l'âge de 14 ans. Passé cet âge, j'ai commencé à m'inquiéter.

A mes 16 ans, ma mère et moi nous sommes rendues chez une gynécologue, qui a effectué une échographie, ne révélant rien d'anormal.

Au même moment, mes parents se sont séparés de façon douloureuse. Cet événement, ajouté à d'autres facteurs, m'ont affecté. Pendant près d'un an, je me suis sous-alimentée, et je suis passée de 47 à 38 kg (pour 1,58 m). J'ai connu des problèmes de frigidité et d’engelures, ainsi que des troubles digestifs. J'étais mal dans mon corps et avais peu confiance en moi.

A 17 ans, avec presque 10 kg de moins, je suis retournée chez ma gynécologue. La deuxième échographie a révélé que mon corps disposait de tout ce dont il avait besoin pour que mes règles apparaissent : un utérus normal, des ovaires normales, ainsi que des follicules. La gynécologue avait alors prédit que mes règles arriveraient dans l'année de mes 18 ans.

A presque 20 ans, alors que j'avais repris mon poids initial, je suis retournée chez cette gynécologue, qui m'a prescrit du Duphaston, lequel n'a entraîné aucun saignement, puis une pilule, qui a déclenché des saignements.

J'ai pris la pilule pendant environ 3 ans. Je me sentais rassurée d'avoir ces règles artificielles. 

En 2014, j'ai décidé d'arrêter la prise de pilule. J'étais convaincue qu'elle n'était pas une solution à long terme : je souhaitais comprendre quelle était la cause de mon aménorrhée, et éviter de donner à mon corps des hormones de synthèse. Je voulais aussi savoir si elles allaient arriver...

Je l'ai arrêtée pendant 2 ans et elles ne sont jamais arrivées.

Durant cette période, j'ai souhaité faire des examens complémentaires et tester plusieurs approches thérapeutiques.

J'ai passé une IRM hypophysaire, qui n'a rien révélé d'anormal, et j'ai réalisé un test à la GnRH proposé par une endocrinologue. Ce test a révélé une réponse partielle à l'hormone, ce qui, selon le bilan écrit par la spécialiste, pouvait révéler une anomalie d'ordre hypothalamo-hypophysaire.

J'ai fait de nombreuses séances d'acupuncture. J'ai été accompagnée en médecine chinoise, mis du moxa sur mon bas ventre, pris du riz gluant au miel le matin, bu des infusions de plantes chinoises... Mais rien de tout ça n'a fonctionné.

Et puis les gynécologues que j'ai consultées m'ont convaincue de reprendre la pilule, afin de me protéger contre l'ostéoporose.

J'ai alors repris la pilule de 2016 à 2018.

J'ai beaucoup changé de gynécologues et j'ai reçu des avis très différents. L'une m'a dit qu'elle ne voyait pas comment je pourrais un jour avoir des enfants si je n'avais jamais eu mes règles. Une autre, lorsque j'avais arrêté de prendre la pilule, m'avait dit que je n'avais pas besoin de me protéger avec mon compagnon car si je ne les avais jamais eues jusqu'à présent, c'est que je ne les aurais pas, et que je n'ovulerais donc pas. La plupart m'avaient affirmé qu'il me faudrait faire déclencher des ovulations grâce à une pompe à hormones lorsque je voudrai tomber enceinte.

J'ai ensuite consulté à plusieurs reprises une gynéco-endocrinologue qui m'a prescrit des analyses complémentaires. Bilans hormonaux, bilans sanguins, caryotype afin de déceler une anomalie chromosomique, ostéodensitométrie... Seuls les bilans hormonaux montraient que mes taux d’œstrogènes étaient très bas. Le reste était normal.


Et puis, ces années durant, j'ai été de plus en plus persuadée que les facteurs psychologique et émotionnel y étaient pour beaucoup dans cette absence de règles. Depuis ma petite enfance, j'ai vécu avec beaucoup d'anxiété, une basse estime de moi et une faible confiance en mes capacités.
J'ai pratiqué la méditation et le yoga qui m'ont permis de m'apaiser. Je me suis intéressée à des médecines ancestrales que je méconnaissais jusqu'alors, et ai lu des ouvrages sur le cycle féminin. J'ai revu mon alimentation, en apportant plus d'aliments riches en protéines et en bonnes graisses. J'ai commencé un accompagnement psychothérapeutique.
Et j'ai senti, au plus profond de moi, que j'étais prête à avoir mes règles naturellement. Ce n'est pas évident pour moi d'expliquer précisément d'où est venu ce ressenti, mais c'était une conviction forte, malgré le fait qu'aucune personne du corps médical ne m'ait dit que cela était possible et ne m'ait encouragée sur cette voie.

J'ai rejoint un groupe Facebook sur l'aménorrhée "hypothalamique" et ai partagé mon témoignage avec d'autres femmes (qui, elles, connaissaient une aménorrhée secondaire), qui m'ont beaucoup soutenue et m'ont confortée dans ce projet - celui d'arrêter la prise de la pilule.

Fin décembre 2018, j'ai décidé de mettre fin à la pilule.

Durant le mois de janvier 2019, j'ai porté mon attention quotidiennement à mes ovaires. Je m'y connectais et regardais aussi régulièrement la lune. C'était, pour moi, une façon de me sentir me relier à ma féminité, à davantage m'ancrer, me connecter à mon corps et à quelque chose de plus grand que moi.

Et puis, le jour de la pleine lune - et c'était une éclipse de lune - j'ai eu mes premières règles naturelles ! J'étais à ce moment-là en formation, entourée de femmes, dont la plupart les ont eues elles aussi ce jour-ci.

Cela fait maintenant 3 ans et j'ai désormais des cycles de 28 à 45 jours (avec une moyenne de 35 jours). Ce sont des cycles plutôt longs et irréguliers, mais je trouve déjà génial qu'ils soient arrivés dans ma vie.  🎔

Alors, vraiment, je pense qu'il n'y aucune règle concernant les règles ! Certaines femmes préfèrent les appeler "lunes", ou menstruations.

Et vous, quelle est votre histoire autour des cycles féminins ?


J'ai souhaité partager mon témoignage pour toutes les femmes qui, comme moi, connaissent l'aménorrhée primaire, dont l'origine est mal connue des médecins. Il s'agit de cas rares, mal diagnostiqués selon moi du fait de mon parcours, et il m'est important de partager mon expérience pour montrer qu'il est possible d'avoir ces règles, même à 28 ans !

N'hésitez pas à réagir, témoigner, échanger... Ce site est fait pour ça ☺




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